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Le budget fédéral : les intentions du gouvernement restent obscures

Le budget fédéral d’hier n’a rien fait pour donner de la clarté aux plans du gouvernement visant à déposer des textes de loi qui « garantiront la prévisibilité de la rémunération du secteur public fédéral ».

Le libellé concernant ces plans provient directement de la Mise à jour économique présentée en novembre 2008 : « Il [le gouvernement] appliquera des hausses salariales annuelles pour l’administration publique fédérale de 2,3 % en 2007-2008 et de 1,5 % pour les trois années suivantes ».

En juin 2008, nous avons signé une convention collective pour la période de novembre 2007 à novembre 2009. Le droit de négocier collectivement est garanti par la Loi sur les relations de travail dans la fonction publique et la Charte canadienne des droits et libertés, point que nous avons fait valoir à l’honorable ministre des Finances dans une lettre datée du 15 janvier et, dans le cadre du Conseil national mixte, au très honorable Premier ministre du Canada et aux chefs des partis de l’Opposition fédéraux.

Pour l’instant, nous nous attendons bien à ce que le gouvernement remplisse son obligation juridique et morale de respecter cette convention collective.

Selon le budget, des textes de lois distincts établissant ces hausses salariales seront déposés. Le moment venu, nous rappellerons au gouvernement que toute mesure qui compromet la capacité de gestion financière de la fonction publique fédérale serait improductive en période de dépenses de l’État sans précédent.

Les agents financiers sont des professionnels des finances hautement qualifiés; ils seront sollicités comme jamais auparavant pour garantir que les sommées affectées au renforcement de l’économie servent expressément à cette fin. Les agents financiers sont conscients de la nécessité de responsabilité et du fait qu’il faut concilier celle-ci avec l’urgence de répartir le jeu de stimuli. Nous avons vu ce qui s’est produit lorsque les gouvernements précédents ont pelleté l’argent sans se soucier de la responsabilité. Lorsque la poussière sera retombée, les Canadiens et les Canadiennes s’attendront à ce qu’on leur rende des comptes pour les milliards de dollars consacrés aux stimuli.

La collectivité FI sera en première ligne de cette initiative. La capacité de gestion financière est déjà contrainte par suite de la mise en œuvre de la loi relative à la responsabilité; le moment n’est pas propice à ce que le gouvernement adopte à l’égard de la fonction publique une démarche unitaille qui pourrait exacerber cette contrainte. La concurrence pour les professionnels des finances sera très vive au cours des prochaines années; le gouvernement doit faire en sorte qu’il puisse continuer à recruter et à conserver les plus qualifiés de ces professionnels.

En période de récession économique, le moment serait mal choisi pour renier les principes de responsabilité ou affaiblir la collectivité FI pour se faire du capital politique à court terme.

Milt Isaacs, CMA
Le président et président du Conseil d’administration
Association canadienne des agents financiers

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