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Les 16-17 juin 2015, l’ACAF a été l’hôtesse du sommet sur le financement de la démocratie, une activité de portée internationale d’une durée de deux jours regroupant des chefs de file mondiaux de l’industrie, du gouvernement, de l’éducation et des ONG afin de se pencher sur les enjeux en matière de fiscalité, de corruption et de commerce et d’élaborer des pistes de solution à ces problèmes mondiaux. Voici un résumé du sommet sur le financement de la démocratie.

La directrice générale d’Oxfam Canada : « L’inégalité n’est pas inévitable »

Julie Delahanty a  commencé son exposé par une statistique choquante : 80 milliardaires possèdent autant de richesse que la moitié inférieure de la population mondiale. L’inégalité, a déclaré Mme Delahanty, est de toute évidence « hors de contrôle ».

Elle a expliqué que les pays dont le taux d’inégalité est élevé sont moins efficaces pour lutter contre la pauvreté et que l’inégalité peut aussi ralentir la croissance. Même dans les pays où il y a croissance économique, les pauvres continuent à s’appauvrir. L’inégalité est mauvaise pour la démocratie, la croissance économique, les femmes, la santé et l’environnement.

Mme Delahanty a souligné que les sexes sont un enjeu dont il faut absolument tenir compte dans la conversation entourant l’inégalité. Elle a fait remarquer que, depuis la crise financière, un million de femmes sont mortes en couches à cause d’un manque de services de santé de base. À l’échelle mondiale, les femmes gagnent 23 % de moins que les hommes malgré qu’elles travaillent de deux à cinq heures de plus chaque jour. Selon une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques, une hausse de la participation des femmes dans la population active peut grandement réduire l’inégalité de revenu. Pour Mme Delahanty, défendre les droits des femmes et des jeunes filles est la clé du succès dans la lutte contre la pauvreté et l’inégalité.

La richesse, selon Mme Delahanty, est en voie d’être redistribuée de la majorité à la minorité, et les effets en sont nocifs. Au Canada, la société est de plus en plus inégale, non pas, dit-elle, à cause d’une force du marché invisible, mais par suite de choix optionnels, délibérés.

Mme Delahanty a recommandé fortement à l’auditoire de prendre exemple sur le Québec. La province a amélioré la condition des femmes et des familles peu nanties grâce à son programme de garderies à faible coût.  L’emploi des femmes et le revenu moyen des familles gynoparentales ont augmenté de 81 %, ce qui se traduit directement par des recettes pour l’État.

Mme Delahanty a conclu par une série de recommandations de mesures à prendre :

  • réformer le système fiscal de manière à mieux corriger l’inégalité
  • établir des services publics gratuits comme la santé et l’éducation, qui pourraient atténuer les pires répercussions sur l’inégalité
  • garantir des salaires minimums plus élevés, des conditions de vie équitables, les droits d’association des travailleurs et travailleuses et la protection de l’espace de la société civile
  • prioriser la réduction de l’écart de rémunération entre les genres

L’inégalité n’est pas inévitable, a-t-elle conclu; le moment est vraiment venu de mettre un terme à la pauvreté.

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