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Les 16-17 juin 2015, l’ACAF a été l’hôtesse du sommet sur le financement de la démocratie, une activité de portée internationale d’une durée de deux jours regroupant des chefs de file mondiaux de l’industrie, du gouvernement, de l’éducation et des ONG afin de se pencher sur les enjeux en matière de fiscalité, de corruption et de commerce et d’élaborer des pistes de solution à ces problèmes mondiaux. Voici un résumé du sommet sur le financement de la démocratie.

Le panel du sommet sur le financement de la démocratie lance un appel à une sensibilisation accrue et à un plus grand nombre de mesures en matière d’inégalité de revenu

Robert Reich a amorcé le débat en insistant sur le fait que les thèmes du sommet – l’inégalité, la démocratie et le financement de l’État – sont d’une importance cruciale. On n’a pas l’habitude de relier les points, a-t-il déclaré, et il a fortement recommandé aux participants de répandre le mot que c’est précisément ce qu’il faut faire.

Selon M. Reich, les inégalités deviennent de plus en plus manifestes parce que les mécanismes d’adaptation que la société utilisait dans le passé pour éviter de confronter la réalité deviennent de moins en moins efficaces. Les niveaux d’inégalité le plus élevés aux É.-U. et au Canada, a-t-il ajouté, se sont produits en 1928 et en 2007. Il a expliqué qu’au cours des années suivantes, les bulles de la dette ont, dans les deux cas, éclaté. Il a dit que nous sommes en voie de revenir rapidement à ces bas niveaux au Canada, aujourd’hui.

Jonathan Sas, de l’Institut Broadbent, a soutenu que nous avons un gouvernement fédéral qui empire activement la situation par l’élargissement des limites pour les comptes d’épargne libres d’impôt et le fractionnement du revenu. Toutefois, a-t-il dit, le point positif est que nous avons atteint un point tournant et que le gouvernement actuel est contesté relativement à ces égards. Pour conclure, M. Sas a mentionné son rôle de témoin au sein de la Commission de vérité et réconciliation. Il a encouragé les participants à lire le document et à en parler aux autres. Tous les partis politiques canadiens devraient être obligés de rendre des comptes, a-t-il déclaré.

Kate McInturff, recherchiste principale du Centre canadien de politiques alternatives, a commencé par souligner l’ « irrationalité » de ne pas subventionner pleinement les services sociaux ou de ne pas garantir l’égalité de la main-d’œuvre. Un des plus importants écarts salariaux qui existent est entre les Autochtones et les non-Autochtones, a-t-elle déclaré, et ces écarts sont, de fait, plus prononcés à mesure que le niveau de salaire augmente. Elle a aussi fait remarquer que les salaires médians des femmes ont augmenté de plus de 20 % au cours des 20 dernières années, mais que c’est en termes de travail à plein temps.

Elle a déclaré qu’il faut reconnaître qu’il y a eu beaucoup de croissance économique au cours des 20 dernières années et qu’on peut dire, « sans se vanter », que c’est grâce aux femmes. Mme McInturff a encouragé les participants à se rendre sur upfordebate.ca et à signer une pétition demandant aux leaders politiques de parler davantage aux femmes. Nous devons demander à nos leaders de quelle manière leurs politiques tiendront compte du fait que les femmes et les hommes existent dans l’économie de différentes façons, a-t-elle déclaré.

Linda McQuaig, auteure et commentatrice, a signalé que, vers la fin des années 1980,  l’intérêt populaire était pour l’imposition des riches. 85 % des Canadiens étaient en faveur de cette imposition. Cependant, le gouvernement Mulroney a fait le contraire et, depuis, c’est le statu quo. Elle a ajouté qu’il existait un écart entre ce que le public voulait et le résultat des politiques publiques.

À présent, il semble que le monde politique soit en voie de rattraper l’intérêt populaire qui ne s’est jamais démenti. Il est prouvé que la notion d’économie « de retombées » n’est pas réaliste, a-t-elle soutenu, et, chose intéressante, on sent effectivement « dans l’air » quelque chose qui pointe vers un changement positif. Elle a conclu en incitant les participants à encourager la priorisation de ces enjeux dans les campagnes lors de la prochaine élection fédérale canadienne.

Rosa Pavanelli, secrétaire générale de l’Internationale des Services Publics, a parlé d’exemples qu’elle a vus dans le monde de la différence qui existe entre les pays dont les services publics sont de qualité et ceux qui n’en ont pas. Partout dans le monde, a-t-elle dit, les conditions empirent lorsque les salaires baissent à cause de l’influence des multinationales sur le programme du gouvernement et le programme mondial.

Elle a donné quelques pays africains comme exemples de gouvernements qui tentent d’attirer des investissements étrangers à un coût et des pays d’Europe comme exemples de gouvernements qui tentent de faire des profits sans barrières. Mme Pavanelli a soutenu que les coûts dépassent les profits dans ces cas-là. Elle a conclu en incitant les participants à rechercher des investissements plus rentables sur le plan social dans l’avenir.

Jim Stanford a souligné combien c’est du gaspillage lorsque les riches dépensent de l’argent pour se protéger contre l’inégalité prévue. M. Stanford a déclaré qu’on est de plus en plus conscient de toutes les façons dont l’inégalité mine l’économie dans son ensemble, et que nous devons amener la classe ouvrière, la classe moyenne, à faire davantage confiance à l’économie. La culture économique, a conclu M. Stanford, est une forme d’autodéfense intellectuelle.

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