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Les 16-17 juin 2015, l’ACAF a été l’hôtesse du sommet sur le financement de la démocratie, une activité de portée internationale d’une durée de deux jours regroupant des chefs de file mondiaux de l’industrie, du gouvernement, de l’éducation et des ONG afin de se pencher sur les enjeux en matière de fiscalité, de corruption et de commerce et d’élaborer des pistes de solution à ces problèmes mondiaux. Voici un résumé du sommet sur le financement de la démocratie.

Robert Reich aux participants du sommet sur le financement de la démocratie : « Vous êtes des agents de changement »

Dans sa stimulante allocution principale de mardi après-midi, Robert Reich a injecté un peu d’humour dans la triste réalité de l’inégalité de revenu en Amérique du Nord. M. Reich a souligné que, depuis trois décennies, il n’y a eu aucune hausse du salaire médian aux É.-U.; or, si le salaire médian ne bouge pas, a-t-il déclaré, cela pose un problème. M. Reich a ajouté que, bien que les problèmes d’inégalité aux É.-U. soient plus extrêmes, le Canada a tendance à suivre les tendances.

Reich a signalé que, contrairement à la croyance populaire, la croissance économique n’est pas une condition préalable à de bons emplois. Il a proposé comme solution de soutenir les classes moyenne et inférieure parce que leur pouvoir d’achat qui en résultera stimulera la croissance.

Reich a aussi abordé le problème de la corruption. Le pouvoir politique assorti d’une concentration du revenu et de la richesse au niveau supérieur est nocif pour une démocratie fonctionnelle, a-t-il déclaré. Le système actuel est corrompu.

Tout au cours de son allocution, M. Reich a dissipé bon nombre de mythes économiques, notamment :

  • Les plus riches sont des créateurs d’emplois
  • Des salaires peu élevés entraînent un plus grand nombre d’emplois
  • Les travailleurs nationaux livrent concurrence avec les autres pays pour obtenir des emplois
  • Nous devons choisir entre le libre marché et le gouvernement

Comme solution, M. Reich s’est retourné vers les décennies de l’après-guerre, où les É.‑U. et le Canada connaissaient une période de prospérité générale. Il a souligné la formule fructueuse de l’époque, qui comportait notamment un niveau élevé de main-d’œuvre syndiquée, des investissements dans l’avenir, y compris les infrastructures et l’éducation, des taux d’imposition marginal élevés pour les bien nantis et un système financier au service de l’industrie, au lieu de le contrôler.

Le changement est à nos portes, selon M. Reich, car de plus en plus de bien nantis prennent conscience qu’ils réussiraient mieux avec une plus petite part d’une économie en croissance rapide qu’avec une grande part d’une économie stagnante. Et, à mesure que ceux qui ne sont pas en tête constateront que les dés sont pipés, ils commenceront à dire non au statu quo.

Avant de passer à une brève période de Q&R, M. Reich a conclu son exposé par un appel à l’action aux participants du sommet sur le financement de la démocratie : « Nous sommes à l’aube du changement; aidons tous à le concrétiser », a-t-il déclaré. « Vous êtes des agents de changement. »

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